La course à la présidence de l’OTAN : le néerlandais Mark Rutte en tête

La réunion des ministres des affaires étrangères des pays membres de l’OTAN débute ce mardi. Au programme, entre autres, la désignation du prochain président de l’organisation, avec en tête de liste le néerlandais Mark Rutte. 

Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, candidat au poste de secrétaire général de l’OTAN / AP Photo/Alastair Grant

L’actuel chef de l’Alliance atlantique, le norvégien Jens Stoltenberg, a encore près d’un an de mandat devant lui. Pourtant, la course à sa succession est déjà lancée à Bruxelles. Alors que les questions de défense sont au coeur des débats de la réunion, la présidence de l’organisation est d’ores et déjà mise sur la table. Parmi les potentiels candidats, l’ancien premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, est premier et seul en lice.

La victoire de l’extrême droite aux Pays-bas, indolore pour sa candidature

Son passé de premier ministre néerlandais, rôle assuré pendant 13 années, lui confère un soutien de la part de ses confrères de l’OTAN pour sa candidature. Pourtant, la récente déroute de son parti aux élections législatives des Pays-Bas, battu par le parti d’extrême droite de Geert Wilders, aurait pu fragiliser sa crédibilité. Néanmoins, son bilan reste solide aux yeux de ses homologues. « Un handicap ? Non, je ne le crois pas », assure un diplomate, selon l’AFP.

Son petit pays a une voix qui porte. Pour causes, une économie résiliente, un virage environnemental assumé et des finances publiques équilibrées grâce au pari réussi de l’austérité. Mark Rutte, 56 ans, « Premier ministre expérimenté », coche donc beaucoup de cases, selon plusieurs diplomates de l’Otan interrogés par l’AFP.

Une place diplomatique centrale

Si l’un des critères de sélection concerne le montant des dépenses dans la défense du pays d’origine du candidat, ses relations diplomatiques sont également étudiées au peigne fin. Là encore, Mark Rutte coche de nombreuses cases. 

“Il a beaucoup de soutien » au sein de l’Otan, y compris de la part des Etats-Unis, le poids lourd de l’Alliance, et de la France, souligne un diplomate. Il a également longtemps fréquenté et modéré l’ancien président des Etats-Unis, de nouveau candidat à la présidentielle, Donald Trump. Ce dernier avait plusieurs fois sommé les Alliés d’augmenter leurs dépenses de défense, sous peine de voir les Etats-Unis réduire les leurs, voire de quitter l’Alliance. Quant à ses relations avec l’Est, la gestion de crise provoquée par le tir d’un missile russe, et causant la mort de 197 ressortissants néerlandais, confère à Mark Rutte une place de premier rang dans la course à la présidence de l’OTAN.

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Adèle Loisel