La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) vient de juger Moscou pour avoir empêché le groupe contestataire de créer une association d’aide aux détenus.
Près de 9 500 € d’amendes devront être versées par la Russie aux groupe de punk Pussy Riot. En début de matinée, la CEDH a condamné la Russie pour non-respect de la liberté d’association. L’Etat russe a arbitrairement interdit au groupe de punk la création d’une organisation de défenses des droits humains. The Zone of Law a pour ambition d’améliorer les conditions de détention. Radio Liberty, média spécialisé sur la Russie, cite l’exemple de la mise place d’une ligne téléphonique d’assistance.
Depuis 2014, les autorités russes refusent l’enregistrement de cette association. Sous motif, qu’elle ne respecterait pas la loi relative à la création d’organisation à but-non lucratifs. Une justification que la CEDH juge comme allant à l’encontre de la liberté d’association. L’institution estime la décision comme « une ingérence » contraire aux principes « d’une société démocratique ».
Troisième condamnation de la Russie à l’encontre des Pussy Riot
La CEDH a condamné deux fois Moscou pour réprimer la formation punk :
- En août dernier, la Cour a jugé les autorités russes, pour atteinte à « la liberté d’expression » et « traitement inhumains ». Moscou a financé un groupe de Cosaques ayant agressé les Pussy Riot en 2014 lors des Jeux olympique d’hiver.
- Des suites de l’emprisonnement de trois membres du groupe de punk, la Russie a été condamné en 2017 par le CEDH pour les mêmes motifs. Ces dernières ont été arrêtées pour avoir réalisé une performance dans une cathédrale à Moscou.
Les Pussy Riot, madones de la contestation russe
Reconnaissables par leurs cagoules colorées, les Pussy Riot se présentent comme un groupe de punk féministe. Il se fait connaître pour ses performances artistiques dénonçant le sexisme en Russie et le régime de Vladimir Poutine. En 2012, les membres chantaient « Sainte-Marie, mère de Dieu, chasse Poutine ! » dans une église moscovite. Ce qui leur vaudra d’être arrêté et jugées pour « sacrilège » avant d’être relaxée.
La semaine dernière, le tribunal de Moscou a arrêté Nadejda Tolokonnikova, co-fondatrice des Pussy Riot. En 2022, une membre du groupe s’est exilée après avoir été emprisonnée pendant 20 jours.
Pour approfondir :
- La Russie condamnée par la CEDH après une agression contre les Pussy Riot
- Les Pussy Riots arrêtées, libérées, réarrêtées et relibérées
- Une Pussy Riot recherchée s’échappe de Russie déguisée en livreuse
Camille Pigois