41 personnes soupçonnées d’être liées à une secte internationale de yoga ont été interpellées, mardi 28 novembre. Parmi elles figure leur gourou, Gregorian Bivolaru, 71 ans. Selon une source proche du dossier, cette secte utilisait des techniques de manipulations mentales pour supprimer toute notion de consentement chez ses victimes.
Zoé Multeau (avec AFP)
Un total de 41 personnes ont été arrêtées ce mardi 28 novembre, en région parisienne et dans les Alpes-Maritimes. Elles sont soupçonnées d’être liées à une secte internationale accusée de nombreuses dérives sous couvert de pratique du yoga. Parmi les interpellés figure Gregorian Bivolaru, 71 ans, le gourou roumain et fondateur de ce mouvement international. D’autres « responsables importants » présumés de la secte en France ont été arrêtés, a-t-on appris de sources judiciaire et proche de l’enquête, confirmant une information de Libération. 175 policiers ont été mobilisés pour cette opération d’ampleur. Lors des arrestations, 26 femmes, dont plusieurs étaient sous emprises, ont été extraites de la maison où il logeait. Elles étaient retenues « dans des conditions d’exiguïté et d’hygiène déplorables ».
Conditionner les victimes à accepter des relations sexuelles
Ce mouvement, intitulé fédération de yoga Atman (anciennement Misa, Mouvement pour l’intégration spirituelle vers l’absolu), possède de nombreuses écoles de yoga et autres succursales, a précisé une source proche de l’enquête. Il est difficile de chiffrer son nombre d’adeptes, mais ils sont plusieurs centaines, a-t-elle ajouté. Selon la même source, la fédération, originaire de Roumanie, enseignait le tantra yoga, dans le but de « conditionner les victimes à accepter des relations sexuelles via des techniques de manipulations mentales visant à supprimer toute notion de consentement ». Elle incitait les femmes victimes « à accepter des relations sexuelles avec le dirigeant du groupe », et à « s’adonner à des pratiques pornographiques tarifées en France et à l’étranger ».
De nombreuses femmes victimes de Gregorian Bivolaru
En juillet 2022 déjà, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) avait adressé un signalement au procureur de la République suite à 12 signalements d’anciens membres du mouvement Misa, a précisé une source judiciaire. De nombreuses femmes de différentes nationalités déclaraient avoir été victimes des agissements de l’organisation et de son leader Gregorian Bivolaru. Un an plus tard, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Paris, pour abus de faiblesse, séquestration en bande organisée, viols et traite des êtres humains.
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