Ce lundi 27 novembre, le procès d’Olivier Dussopt, Ministre du Travail, s’est ouvert au Tribunal Correctionnel de Paris pour favoritisme, dans le cadre d’une affaire remontant à 2009. Ce procès devrait durer jusqu’au 30 novembre.
Après celui d’Eric Dupond-Moretti le procès d’un autre membre du gouvernement en exercice s’est ouvert hier : celui d’Olivier Dussopt. Le Ministre du Travail est appelé à s’expliquer sur des soupçons de favoritisme dans un marché public passé en 2009, qu’il conteste en clamant sa « bonne foi ». L’affaire remonte à son mandat de maire de la commune d’Annonay, en Ardèche entre 2008 et 2017. Les soupçons portent sur l’attribution d’un marché public en 2009, en faveur du groupe de traitement d’eau Saur. Olivier Dussopt comparaît devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour le partage d’informations privilégiées à propos d’un appel d’offres à venir, ainsi qu’une réévaluation à la baisse du prix déterminant dans cet appel d’offres.
Saur avait offert plusieurs tableaux à Olivier Dussopt en 2017
En 2020, une enquête de Médiapart révèle que Saur a offert plusieurs tableaux de Gérard Garouste en 2017 à Olivier Dussopt, peu avant la signature d’un nouveau contrat municipal avec cette même entreprise. Après perquisition, l’enquête du Parquet National Français (PNF) classe sans suite le cas de ces tableaux de faible valeur, mais s’attarde sur un autre élément. Les enquêteurs ont retrouvé le compte-rendu d’une réunion confidentielle du 29 juillet 2009 entre Olivier Dussopt et Olivier Brousse, ancien Directeur Général de la Saure. Un document à l’origine de cette convocation au tribunal.
Le ministre reste discret depuis la rentrée, et ne semble pas s’éloigner de sa déclaration faite à France 3 début novembre : « On parle d’une enquête qui a été classée à 80 %. Quatre points sur cinq ont été classés, il en reste un, sur un marché de 2009, il y a quatorze ans. Je vais au tribunal pour convaincre de ma bonne foi. » Il encourt une peine de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Constantin Jallot
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