Virgin Atlantic : Le premier vol « vert » ne convainc pas les organisations écologiste

La compagnie britannique Virgin Atlantic opère ce mardi un vol transatlantique propulsé aux carburants dits durables. A quelques jours de la COP 28, les OGN environnementales dénoncent une opération de « greenwashing ».

Meïssa Guèye avec AFP.

Un avion Virgin Atlantic au décollage. (Flickr/Riik@mctr)

Des huiles usagées et des résidus de bois ou d’algues. Ce sont les principales composantes des carburants durables utilisés pour le premier vol transatlantique « vert ». Une opération menée par la compagnie aérienne Virgin Atlantic ce mardi 28 novembre. L’avion a décollé ce midi (heure de Paris) de Londres et devrait arriver à New York à 20h30 (heure de Paris). Il s’agit du premier vol « fonctionnant 100 % aux carburants dits durables sur les deux moteurs, par une compagnie aérienne commerciale, sur un trajet long courrier », précise la compagnie. Aucun passager ni chargement de fret n’est transporté.

Utilisables en complément du kérosène, les carburants durables d’aviation (CDA) sont considérés comme le principal levier de décarbonation du secteur pour les décennies à venir. L’Europe a voté en septembre dernier une loi pour imposer un taux minimum de ces carburants “verts”. Mais leur production reste hors de prix. En outre, les CDA sont utilisés dans des moteurs à combustion qui continuent de générer du CO2. Le problème étant que réutiliser des matières végétales au lieu d’en extraire les hydrocarbures.

“Une goutte d’eau dans l’océan des hydrocarbures” 

L’association écologiste Stay Grounded (« rester sur terre ») dénonce un « verdissement de façade ». Pour elle, l’opération ne compense pas les centaines de milliers de vols quotidiens qui utilisent des carburants fossiles. A quelques jours du début de la COP 28 à Dubaï, elle estime que « les substituts ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des hydrocarbures ». Même constat pour Le Docteur Doug Parr, scientifique chez Greenpeace UK. « Les déchets utilisés comme matière première pour le bio-kérosène de ce vol ne sont pas disponibles en quantités suffisamment importantes pour avoir un impact significatif sur les émissions de l’aviation », confie-t-il à l’AFP.

L’aviation peut-elle vraiment devenir propre ? Le Monde répond en 3 minutes.

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