Grève des contrôleurs aériens : entre 45% et 75% d’avions annulés, malgré la levée du préavis du syndicat majoritaire

Les vols resteront très perturbés jeudi 25 avril, malgré la levée du préavis de grève du syndicat majoritaire des contrôleurs aériens.

Plus de 2 000 vols en Europe ont été supprimés et 1 000 risquent d’être déroutés pour éviter l’espace aérien français, selon la principale association de compagnies aériennes.

En pleines vacances de printemps, c’est une journée noire pour le trafic aérien. 75% des vols ont été supprimés à Paris-Orly, 55% à Roissy-Charles-de-Gaulle, et au moins 45% dans les autres aéroports de France métropolitaine. Des dizaines de milliers de passagers seront donc privés d’avions. Et ce malgré la levée du préavis de grève du syndicat majoritaire des contrôleurs aériens français, mercredi 24 avril. Le délai étant trop court pour reprogrammer les vols.

En somme, plus de 2 000 avions sont supprimés et un millier risquent de devoir se dérouter pour éviter l’espace aérien français, selon la principale association de compagnies aériennes européennes, Airlines for Europe. Quant aux vols maintenus, les retards restent modérés, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Les compagnies aériennes ont par ailleurs souligné que leurs clients avaient la possibilité de changer de vol gratuitement ou d’être remboursés.

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Le préavis supprimé à la dernière minute

Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien avait appeler à la grève pour protester contre les mesures d’accompagnement, notamment salariales, d’une refonte du contrôle aérien français. Des négociations avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avaient finalement abouti à un accord tard dans la nuit de mardi à mercredi. L’organisation avait alors appeler les contrôleurs à « annuler (leur) déclaration préalable » de grève.

« Malgré la levée de ce préavis, l’aboutissement tardif des négociations avec le SNCTA et la nécessité de finaliser les discussions avec les autres organisations syndicales ne permettront pas d’éviter des perturbations » jeudi, a indiqué la DGAC, le délai étant trop court pour reprogrammer les vols. D’autant que les trois autres syndicats d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-ICNA, l’Usac-CGT et le Spac-CFDT ont maintenu leur préavis.

Les compagnies aériennes dénoncent un chantage

L’impact de cette grève est « rarement vu dans notre histoire depuis une vingtaine d’années », a souligné ce mercredi sur franceinfo Augustin de Romanet, le PDG d’Aéroport de Paris. « Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, plusieurs dizaines de millions d’euros qui sont en jeu chaque jour », a-t-il détaillé. Les compagnies low-cost qui multiplient les rotations dans l’espace européen sont les plus touchées. Ryanair a annulé à lui seul « plus de 300 vols » jeudi, easyJet et Transavia 200 chacune.

L’Association internationale du transport aérien (Iata), qui rassemble plus de 300 compagnies captant 83% du trafic mondial, a de son côté accusé les contrôleurs aériens français de « chantage » avec leurs « exigences exorbitantes ».

Une nouvelle grève pour le pont de l’Ascension ?

Le SNCTA avait déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l’Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai. « Le préavis est complètement levé », a finalement indiqué ce mercredi le ministre délégué chargé des Transports, Patrice Vergriete. L’Unsa ICNA a de son côté déposé un nouveau préavis courant sur l’ensemble du mois de juin.

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Marie Leveugle